Je suis né dans une boite à chaussures.
La lumière entrait par les trous dans le couvercle.
J’ai passé l’hiver dans un œuf,pour sûr,
Au milieu d’une couvée,une famille,un vrai cercle.
Quand le printemps est arrivé,la chaleur m’a fait éclore.
J’étais un petit ver,tout de noir vêtu,un peu ridicule.
J’avais très faim,en arrivant au port.
De jeunes feuilles de mûrier me permirent de faire mes mandibules.
Pendant deux mois,j’ai mangé,mangé,mangé.....
Je suis devenu,gros,long,blanc à rayures brunes.
De nombreuses feuilles furent par ma bouche grignotées.
Je faisais aussi beaucoup de petites crottes brunes.
Un jour,je ressentis le besoin de m’enfermer dans un cocon de soie.
Je choisis un coin et tissais un cadre lâche.
A l’intérieur,je m’installais et m’enfermais pour la dernière fois.
Tissant une enveloppe jaune à la maille serrée,une bâche.
Alors je me sentis tout chose.
Ma peau se durcit en chrysalide,un espoir.
Je perdis ma mandibule,entre autre chose,
Mon intérieur se modifia en ailes,antennes,yeux noirs.
Quand tout fut accompli,
Avec mes pattes je creusais un passage.
Par la tête,du cocon je sortis.
Laissant ma chrysalide vide,bien sage.
Je me mis à voleter pour sécher mes ailes.
Je n’avais qu’une idée en tête :
Trouver une fiancée,pour faire avec elle,
De nombreux œufs fécondés,une quête.
Chose bizarre,je n’avais pas faim.
Ma tête n’avait que deux plumes et deux petits yeux noirs.
Je suis resté avec ma fiancée,sans fin.
Elle a fait ses œufs jaunes,beaux à voir.
J’ai ensuite attendu que sonne l’heure.
Papillon de velours blanc-cassé,aux fines nervures brunes,
Mes antennes dressées comme des fleurs,
C’est en magnifique Bombyx,que prend fin mon histoire à la une.