Je vois, miroir austère,
La femme et ses abîmes,
Blessure qui pense intime,
Ses contradictions,
Comme pense alangui un cœur en sa prison.
Je sais, miroir menteur,
La femme et ses odeurs,
Sa boîte à secrets parfumés,
Que j’ai trop aimés,
Comme j’aime voler à coups d’ailes rêvés.
Je crois, miroir obscur,
Grandi dans mes nuits grises,
Que l’amour est blessure ;
Mais qui n’a dit « je t’aime »,
Ignore le bonheur d’un cœur que l’on baptise.
Je vois, miroir éteint,
La femme d’un matin qui attend son marin,
Pétale du destin,
Mourant au ciel carmin,
Que ne reflète plus ton visage sans tain.
Et c’est pourquoi je vais, une fleur à la main.
***
Novembre 2005