Comment puis-je attraper ces mots à la volée,
Ces mots aux tons joyeux de la tendre insouciance
Aux sourires émus, fidèles à la danse
D’un rêve et d’une étoile à la beauté innée ?
Ils aimaient s’étourdir sur la note endiablée
Des souvenirs heureux et du bonheur de vivre ;
Si leurs pieds s’emmêlaient au souffle du vent ivre,
Les rimes s’amusaient sur la page étonnée.
Puis l’automne est venu avec sa pluie, son vent
A mouillé tous ces mots aux rires de jeunesse
Et, couchés sur la feuille, éplorés de tristesse,
Ils n’en finissent plus de gémir doucement.
Ils ne sont pas mourants, juste en perte d’élan ;
Epuisés de tourments, ils préfèrent se taire,
Trouver l’apaisement loin de toute colère
Et de tout artifice à l’éclat aveuglant.
Complices de ma vie, du désir, de l’envie,
Je vous attends rieurs et gorgés d’insolence,
Comm’ vous l’étiez, jadis, bienheureux de naissance,
Lorsque vous esquissiez vos pas en poésie.