Nahuma.
Que fait-il le petit Nahuma
Assis tout seul, là-bas,
L’œil noir, tout rond,
Le regard si profond.
A-t-il seulement eu un sourire
Une seule fois pour un seul plaisir,
Lui qui n’en saurait donner le sens,
Comme à tout ce qui lui est absent.
Sait-il ce qu’il fait là,
Prêt à se donner comme une proie
En échange d’un bout de pain
Au premier qui lui tend la main.
Connaît-il le bien,
Comprend-il le mal,
Ne font-ils qu’un,
Sont-ils indéfinissables ?
Chose chétive
A l’attitude craintive,
Seuls les vautours
Tournent autour.
Ainsi arrive, étincelant,
Comme une étoile brillante,
L’espoir maléfique,
Le désir diabolique.
Contre une main tendue
Qui ne connaît aucune vertu,
Un petit être gagne sa pitance
D’un grand, sans aucune décence.
Bonnes volontés de toutes religions,
Combattez pour imposer une loi,
Espérez plus de protection
Pour tous les Princes Nahuma.
Blancs, Jaunes ou Noirs,
Tous expriment cet espoir,
Noirs, Jaunes ou blancs,
Qui aujourd’hui le défend ?
Personne, évidemment !