Matin, l’aube bleutée dans l’azur accrochée
Rayons blafards et froids d’un soleil encore pâle
La mer lèche la grève embrume les rochers
Dans la crique elle dort, allongée sur le sable
La brise est si légère et glisse sur sa peau
Fait voler en dansant le haut de son corsage
Doucement fait bouger ses rares oripeaux
Mais rien ne vient troubler la beauté du visage
Mouettes et goélands passent au dessus d’elle
et viennent surveiller son sommeil si profond
Jusqu’à venir poser, dans un bruissement d’aile
Un brin d’herbe volé, dans ses cheveux trop blonds.
La vague l’a posée sur le sable mouillé
Rendant à cette terre, ce corps presque parfait
Comme pour s’excuser de l’avoir dépouillé
La mer s’en est allée, en signant son méfait.
Les eaux se sont vengées d’un amour interdit
Et Neptune depuis, verse larmes amères
la mer est déchainée, les sirènes l’ont dit
C’est le Dieu fort chagrin, qui pleure sa colère.