Dans la ville orientale dorment les sortilèges
Dans le Riad bien clos une femme voilée
Fait onduler son corps lascif sous les arpèges
D’un tamtam au bruit sourd qui vient l’ensorceler…
Son ventre couleur miel se meut comme une vague
Ses hanches aux doux contours allument la passion
Et ses mains dans les airs dessinent des cascades
De dentelles légères imprégnées d’émotion…
Sous ses cheveux de jais luisants comme la nuit
Son regard de velours veut ignorer les flammes
Qu’elle lit dans les yeux des hommes dont l’envie
Suinte comme l’impur qui recouvre leur âme…
Impassible elle danse, ses reins voluptueux
En frémissant s’agitent , ses jambes de déesse
Prolongent le ballet et allument le feu
Attisant la folie qui la poursuit sans cesse…
Les doigts du musicien activent la cadence
La danseuse se joue des émois des désirs
Seules comptent les notes qui brisent le silence
Tandis qu’elle devient reine de leur plaisir…
Mais nul ne peut toucher à sa peau de satin
Elle seule choisit cet instant où le rêve
Dans le secret de l’aube viendra cueillir enfin
Ce moment d’absolu qui calmera sa fièvre…