Quand on est arrivés, nous étions attendus
Par la maréchaussée, toute de bleu vêtue
A grands coups de matraque, frappant leurs boucliers
Histoire de nous impressionner
Comme pour la parade, ils étaient alignés
Tels des soldats de plomb, sur une cheminée
Nous étions tous venus, une fleur au fusil
Croyant à la démocratie
Quelques uns d’entre nous, imbéciles et heureux
Ramassent des cailloux, et les jettent sur eux
Se gaussant et riant, à gorge déployée
Les gendarmes n’ont pas bougé
Tout à coup de leurs rangs, a retenti un cri
Comme un chasseur à courre, qui sonne l’hallali
Le plus capé d’entre eux, ordonne de charger
Tout le monde s’est envolé
La matraque à la main, ça cogne à qui mieux mieux
Sans distinction aucune, pour les jeunes ou les vieux
Les jeteurs de cailloux se sont carapatés
En voyant venir le danger
La panique a gagné, les rangs du défilé
Certains montent aux arbres, espérant se cacher
D’autres s’immobilisent, raides comme des cactus
En feignant d’attendre le bus
La morale voyez-vous, de cette histoire vécue
C’est qu’il faut accepter, d’en prendre plein le cul
C’est ce que vous diront, les redresseurs de tort
Fermez vos gueules et faites le mort !
Faut-il donc refréner son mécontentement ?
Faut-il baisser la tête, et rester dans les rangs ?
Regarder les travers, ignorer les abus ?
Réélire les corrompus ?