Tant de rêves brisés et de cœurs en partance
Sur le quai désespoir des illusions déçues
Tant de gestes d’amour cerclés d’indifférence
Enrubannés de bleu salle des pas perdus…
Des bouches qui se frôlent furtivement encore
Mais le goût des baisers désemplis de saveur
Les larmes aux coins des yeux quand se lève l’aurore
Et au milieu du lit le désaveu des pleurs…
Caresses soumission désirs de convenance
Lèvres closes et fanées tremblantes et fatiguées
Tout ce temps qui a fui gavé d’indifférence
Et le mur des regrets long comme des jamais…
Combien de ces matins faut-il pour que renaisse
L’esprit qui animait ces moments où l’oublie
A emporté au loin tous les jours de tendresse
Et fait sombrer l’esquif dans un gouffre infini…
Le vent qui a soufflé a fait gonfler la voile
Au moment du départ balayant les remous
Et dans un ciel d’été s’allument les étoiles
Pour que dans l’accalmie les amarres se nouent…
Alors dans un soupir s’envole la détresse
Les regards délavés reprennent des couleurs
Les doigts timidement recherchent la promesse
Que leur laisse la vie au milieu des douleurs …