La rue est pluie du soir, fille noire appuyée
Sur la lèpre dure des maisons ennuyées ;
Et leurs volets vitreux sont les yeux de la nuit (*)
Qui regardent passer des ombres qui s’enfuient.
La rue est grise-chat et les souris trottinent
Sur les rubans-trottoirs offerts à leurs bottines,
Du crépuscule à l’aube (*), machines à soupirs ;
Le jour doit se lever afin de mieux mourir.
Un grand sommeil (**) s’abat sur la ville écorchée,
Au-revoir ma jolie (**) dont la peau est trouée ;
Ton sourire scotché sur tes lèvres glacées
Aura demain l’honneur d’égayer le JT.
Les égouts de L.A (***). sont la mort du Poète (***)
Emporté par les flots fondus de glace noire (***).
Oh toi, Dame du Lac (**), tu as trouvé ce soir
Un compagnon flottant que la mort, va, te prête.
Une grande fenêtre (**) par où passe la vie,
Tandis que je remonte cette rue sous la pluie
Dans cette ville sombre à l’instar des polars
Qui racontent la vie au pays du Dollar.
Décembre 2006
Titres de romans de :
(*) : Irish
(**) : Chandler
(***) : Connelly