Dans une vallée du Quercorb
Sur un chemin bordé de sorbes,
Se dresse un château vénérable,
Un castel aux abords aimables.
Entre ses murs rien ne rappelle
L’horreur des croisades cruelles
Qui brûlèrent ce beau pays,
Sous le couvert d’Agnus Dei.
Derrière un rempart inutile
Souffle un courant d’air volubile...
Alors les yeux fermés j’entends
Des chants et des refrains d’antan.
Un ménestrel venu de Riom,
Débute un air de psaltérion,
Mêlant ses sons aux accords ternes
à ceux d’un joueur de guiterne.
Devant la dame de Puivert,
Deux troubadours et un trouvère
Entonnent en chœur un chant d’amour
Aux doux accents du sud d’Adour.
Plus loin, luths et tambourins
Accompagnent un montreur d’ours
Parti de la vallée d’Arrens,
Pour regonfler sa maigre bourse.
D’un orchestre de musiciens
S’élève un rythme très ancien.
Mi-menuet et mi-pavane,
Cette mélodie occitane
Allie le son des cornemuses,
Aux notes vives mais confuses
D’un groupe alerte de rebecs,
Soutenus par la flûte à bec.