Je suis parti si vite, sans même un au-revoir.
J’aurai du retenir mon souffle dernier pour un adieu.
Sans doute mon heure avait’elle sonnée ? Demandez à Dieu.
A vous voir, pleurants, quels sentiments concevoir.
Dois-je demander pardon ? Vous ai-je fait souffrir ?
La cause en est cet accident qui a interrompu ma vie ;
Mais sachez que vous quitter, je n’avais nulle envie.
Et, comment vous le dire ? Quel gage vous offrir ?
Je ne savais pas que le temps m’était compté.
Ce temps que j’ai si souvent tué s’est vengé !
Il me manque, dans quelle galère me voilà engagé.
Maintenant que je suis passé, quel avenir escompter ?
J’attends, ne sais plus à quelles croyances me référer.
Où est mon ange gardien ? Quelqu’un va t’il se présenter ?
Mes funérailles tournent à la fête, j’en vois plaisanter.
Vous avez raison ? mais mes idées vous interférez.
Apropos, je n’ai pas eu le temps de me confesser.
De mes péchés, j’ai intérêt à faire la comptabilité.
Pour me repentir, aurai-je assez d’une éternité.
Et puis, se remémorer les Ave et Pater autrefois professés.
De mon vivant, j’ai souvent pensé à la mort.
Et maintenant, je n’ai que des questions à la bouche.
Me revoilà revenu à l’instant où ma mère accouche.
On me disait bon vivant, serai-je un bon mort ?
Mais, je dois vous quitter, on m’appelle !
Ca recommence...
Une nouvelle chance, peut-être...