Ce blanc manteau de neige, élimé, rapiécé
L’hiver une dernière fois, s’en est vêtu.
Le froid s’installe, hésitant, un peu perdu
Découvrant la nature qu’il avait délaissée.
Le printemps, tout déconfits se plaint au soleil
Lui demandant de réagir, de se montrer,
Et de briller pour la terre enfin réchauffer.
Le soleil, en baillant, remonte son réveil.
Respecter le calendrier, tiens, quelle idée !
Si le temps est à la pluie, restons donc au lit
Et s’il fait si frisquet, ça ne fait pas un pli
Nous serons mieux sous la couette, au chaud, calfeutrés.
Là, le printemps se fâche, il secoue le soleil,
Mais c’est à toi, idiot, de faire le beau temps !
Le soleil marmonne, écoute le printemps,
Mais c’est vrai ce qu’il dit, et je n’ai plus sommeil
Assis au bord du lit, il se gratte et s’étire
Un petit déjeuner et il sera partant
Mais le voilà bougon, il n’a pas ses croissants
Ses croissants que Lune promettait de lui offrir
Alors il se recouche, on verra bien demain
Printemps est désolé, dépité et s’en va
Il ne sait plus quoi faire alors il attendra
Car pour bouger soleil tous ses efforts sont vains.