Savais tu que mon âme est née dans une pierre ?
Et qu’à l’ombre du temps, elle s’est faite bois ,
Et puis feuille et puis chair
Et papillon parfois ?
J’ai été le gibier, le cèdre et la potence
L’écaille désséchée dans tes ruisseaux fertiles
Les lèvres affamées ignorant la prudence
Et le nuage blessé de plumes volubiles.
C’est à peine si tu sais
Ce qui crie dans mes mots.
Clandestine je vais
Au silence, à la nuit
Découpée, déchirée, vers d’autres alchimies.
Tu me fuis ?
Fuis..
Fuis donc....
Fuis.
Clandestine pour toujours et
seule...
C’est à peine si tu as entendu
Ce que hurlaient les fleurs
Que je posais hier au bord de ta fenêtre.
As tu bien regardé les fripures de leur être,
Le sang de leurs pétales, leur désarroi de cœurs
Aux graines essoufflées
Qui ne voulait que l’eau.
Mais avais- tu de l’eau à leur offrir ?
Avais- tu ?
Oui ?
Ah....
Clandestine pour toujours
C’est à peine si tu vois
Ta magie
Qui opère comme un grand ciel d’orage se dévêt de ses nuages
Et s’éloigne content
Après avoir fait peur.
C’est ça que tu voulais ?
Le silence, le loin,
Le plus rien
Reconnaissant des coups qui tombent du tonnerre
Qui lui donnèrent vie et l’ont abandonné ?
Savais tu que mon âme est née dans une pierre
Et qu’elle va partir pour recoudre les temps
Repriser les semailles, récolter les mensonges
Et en faire du beau, du vrai ou bien des songes.
Clandestine pour toujours,
Tu fuis chaque embrasure des portes que tu m’ouvres
Et claque sur mes doigts . Je ne sais où se trouve
Ton pays à Toi.
Mais ce n’est plus le mien .
Mon pays est blanc feu,
Je ne suis qu’une aronde dans le ciel neigeux.
Clandestine pour toujours...
Tout n’était qu’illusion,
Gigue folle.
J’ai cru que nous cousions
Une étoffe, une étole,
Un grand drap aussi doux que la nuit.
Clandestine pour toujours.
Toi et moi c’est fini.