Un vieillard africain assis devant sa case,
À l’ombre d’un manguier que le soleil embrase
C’est la fin de l’été, le coton a fleuri,
Et sous leurs cruches d’eau des jeunes filles rient.
Il regarde les champs, la terre des anciens,
Les enfants déguisés qui jouent aux magiciens,
Il ignore le sens du mot « consommation »,
Le temps n’a de valeur qu’à l’approche du lion.
Il partira bientôt retrouver les ancêtres,
Pourtant il doit encore, avant de disparaître,
Rendre au sol sa vertu, ne pas laisser de trace,
Un départ est d’abord un tableau qu’on efface.
Les parfums de la nuit enveloppent le vieux,
Un velours étoilé recouvre enfin les cieux,
Puis la lune dorée examine en silence
Une dune moirée qui inlassable avance.