Bonne pucelle fut Eulalie,
Bel eut le corps et plus belle son âme
Les ennemis de Dieu voulurent la vaincre,
Ils voulurent lui faire servir le diable.
Elle n’écoute pas ceux qui mal lui conseillent
De renier Dieu qui demeure au ciel, là-haut,
Ni pour or ni pour argent ni pour parures,
Ni pour menace royale ni prière ;
Nulle chose ne put faire plier la jeune fille
Et la détourner du service de Dieu.
Pour cela elle fut amenée devant Maximien
Qui en ces jours régnait sur les païens.
Il lui enjoint-ce dont elle ne tint aucun compte-
Qu’elle renonce au nom de chrétienne.
Son âme n’en devient que plus forte.
Elle supporterait les tourments plutôt
Que de perdre la virginité.
C’est pourquoi elle mourut préservant son honneur.
Ils la jetèrent au feu pour la brûler aussitôt :
Elle n’avait pas de faute, aussi elle ne brûla pas.
A cela le roi païen ne voulut pas faire confiance :
Avec une épée il demanda de lui couper la tête.
La jeune fille ne protesta point :
Elle veut quitter le monde, elle réclame le Christ.
Sous la forme d’une colombe elle s’envole au ciel.
Implorons-la qu’elle daigne prier le Christ
Pour qu’il ait pitié de nous
Après la mort et nous laisse venir à lui
Par sa clémence.
(Traduction : Michel Stanesco)