Soleils
Sans doute sont soleils abonnés à des îles,
Qui brillent à l’appel et brûlent de longs cils ;
Sans doute sont des mains posées sur des peaux brunes,
Qui cherchent le sésame à l’entrée de vos urnes.
Peut-être à l’ascension d’horizontales fées
Planterai-je un drapeau au septième du ciel ;
Et comblant le vide d’une énième belle,
Je ferai l’effraction de corps nus et défaits.
Mais la pierre d’amour restera un mystère,
Hiéroglyphe insoluble au ton chair de rosette,
Jamais je ne saurai ce que pour moi vous êtes.
Sans doute vos soleils sont étoiles qui meurent,
Et qui brillent d’autant que se rapproche l’heure
Où l’ombre invitera mon ciel, et l’univers.
3 mars 2007
Lointaines ...
Lointaines, si proches et se retirent,
Les femmes sur la marche, qui hésitent
Avant de façonner le désir.
Qui tâtent du pied le sol,
Qui goûtent des yeux mon silence,
Geste muet d’amour fol.
Et dont le regard s’en va
Quand la mémoire tourne le coin
De la rue qui ne finit pas.
Lointaines, si proches et me désirent,
Les femmes qui ne m’auront pas.
3 mars 2007
¤
Le bateau
C’est un bateau. Tous les soirs je le prends.
Un grand bateau et combien de marins ?
Un seul marin, capitaine-équipage,
Mousse-vigie, passager et otage.
Appareille, bateau, le soleil se couchant !
Bateau-courage et poète à son bord,
Qui regarde le ciel, pour le dernier nuage ;
Il voyage tout seul, mais au moins il voyage.
Le jour il est ceci, le soir il est cela.
Il est seul, il est double et les vagues le troublent.
De tangage en roulis, de Charybde en Scylla,
Son bateau se perdra, la mer l’emportera.
C’est mon bateau. Tous les soirs il me prend.
3-4 mars 2007