Dans les chemins fangeux, les sentiers sans issue,
Je barbote, boueux, et mon esprit se noie
Dans le marais visqueux de ce monde sournois
Où nagent les horreurs, l’argent et les sangsues.
Que n’ai je été, Madame, un poète cossu,
Une plume en renom, aux temps des plumes d’oies,
Pour graver à jamais au seul son de ma voix,
Nos amours, nos regrets et nos espoirs déçus !
Que ne suis-je, Madame, un Ronsard, un Villon !!
Tout juste troubadour, moi j’ébauche un sillon,
Si léger, si ténu, humble trace secrète...
Je pourrais, oui Madame, en être très ému.
Mais nous sommes si bien, tous deux en tête à tête,
Que vraiment peu me chaut de n’être point connu !