De la grandeur de mon isolement
Je fais de ma demeure table rase
Tout bûcher aux feux ardents
Laissera de froides cendres au centre
Tout cœur longtemps enflammé
Avec le temps perdra son tisonnier
Tout foyer de violence la plus cruelle
Finira par trouver le chemin de la raison...
Je prends pour leçon les éléments de la nature
Que toute saison partout a sa propre loi
Je suis pris dans le cercle d’un feu insatiable
D’une escalade abrupte, je pense à la descente
Du miroitements et ondulations de la mer
Je vois le jeu éperdu des dunes mouvantes
De la montagne rocheuse et enneigée
Je suis le flanc de l’escarpement des eaux
Toujours à l’affût des espaces ouverts
Mon humeur versatile ne cesse de croître
D’une simple émotion souvent passagère
Je sonde la profondeur de toutes ses racines
Et le cri fin d’un oiseau dans le bleu du ciel
Me donne la sensation d’un strident appel
Et je retourne des fois au fond d’un bois
Pour dénicher sur les versants un souvenir
Mon cœur qui vit à l’orée des grandes vallées
S’attarde des fois sur quelques amoncellements
Je revis à l’instar des collectionneurs aguerris
Qui voient dans un objet d’art un mystère du passé
Moi je le scrute pour des symboles vétustes
De voir les épitaphes d’avoir vraiment vécu...
Heureux celui qui peut oublier ses peines
En embrassant le présent des deux bras
Je regarde la vie en rose devant moi
Sur un banc d’un jardin richement fleuri
Un couple tisse une joie inégalée dans l’intimité
Entre un enlacement et des embrassements
Et le chant qui fête cette admirable alliance
Bercé par la brise d’une colombe amoureuse
Moment splendide pour les deux amants
Qui vivent l’instant, écartés des affres du monde
Ils ravissent à l’heure une part de bonheur
Comment ne pas sentir son vieux cœur frémir
Quand le vent scelle cette parfaite union
En faisant chuchoter l’âme des feuilles des arbres
Pour les uns, même pas l’odeur d’une rose
Pour d’autres dans un lac de nectar se baignent ...
Je me vois encore feuilleter les pages du passé
Pour me remémorer la même scène quotidienne
Celle que j’ai adorée dans un temps révolu
Vit ailleurs, qui sait dans un autre espace...
Et fidèle à une tradition pour moi ancestrale
Je dépose avec piété au pied d’un arbre totem
Non une gerbe de fleurs fraîchement cueillies
Mais une feuille morte tatouée de nos noms
Recueillie d’un ancien recueil écrit de nos... mains
Mercredi 26 Décembre 2001
KHENIFRA : MAROC