Sur le bord du chemin, quelques brins de muguet
Une fraise des bois, un lapin aux aguets
Entre les peupliers un ruisseau qui murmure
Des sons très doux que seuls les vieux elfes sussurent.
Infernale chaleur qui empourpre le front
Visage qui flamboie dès le premier affront,
Et tous ces projecteurs qui n’éclairent que moi !
Un frisson de terreur, épouvantable émoi ...
Ah ! Pouvoir m’exprimer, avoir confiance en moi,
Exposer mon avis ou expliquer mon choix,
Parler en souriant, me faire enfin comprendre
Oser prendre une main, savoir dire des mots tendres ...
Et puis m’en retourner là bas dans ma montagne,
Loin des regards curieux, loin des foires d’empoigne,
Eviter les discours comme autant d’escarmouches,
Enfin pouvoir me taire et contempler les mouches.