Croyez vous qu’après la vie
Tout soit finit tout soit finit
Il n’en est pas toujours ainsi
Toujours ainsi toujours ainsi
Le jour de mon dernier voyage
Vers ma demeure funéraire
Le sort à fait tourner la page
J’eus l’âme un peu aventurière
Le corbillard était devant
Le cortège suivait derrière
Rien d’ anormal jusqu’à présent
Pour une épopée mortuaire
Lorsque juste après le virage
Passant le pont de la rivière
L’essieu de mon triste attelage
S’est brisé net sur une ornière
Le cheval malgré ses œillères
Et en bonne bête craintive
Fît un écart laissant ma bière
Dans la rivière à la dérive
Voici comment voguant sur l’onde
Au bénéfice du courant
Je n’ai jamais connu la tombe
Où je devais polir mon temps
Eole donnez moi du vent
Pour poursuivre linceul au vent
Car où voulez vous donc que j’aille
Dans un cercueil sans gouvernail
Plus tard l’ histoire fera de moi
Le seul macchabée capitaine
D’un vaisseau peu banal ma foi
Bravant bien des calembredaines
Il est des moments salutaires
Quand l’ clapotis se fît plus fort
Je découvrais enfin la mer
En doublant le phare du port
Moi qui n’avais que de marin
La poésie de ses flots bleus
Les baleines et les dauphins
M’accueillirent dans ce milieu
Et flotte mon petit navire
Et laisse les à leur querelle
Il est des sujets qui m’inspirent
Dans le tourisme post-mortel
Une île sur ma trajectoire
M’était peut être destinée
Vous aurez du mal à me croire
C’est là que je me suis échoué
Et comme un simple vacancier
Tel un Robinson Crusoé
J’arrivais en pays conquis
Comme une fleur au paradis