On traîne des costards fripés
Et l’on se gêne aux entournures
Pour se cacher la vérité
On laisse craquer les coutures
On jette du sel sur nos plaies
Au lieu d’y poser des sutures
Puis on pousse de longs soupirs
On se flagelle et l’on s’accuse
On oublie de se souvenir
Qu’il n’est nul amour qui ne s’use
Pour tenter de le retenir
On feinte, on triche, ou bien on ruse
On se torture, on se puni
On s’impose des interludes
Si belle soit la symphonie
On s’arrêtera au prélude
Puis on tourne nos cœurs meurtris
Vers de nouvelles latitudes
Quand vient le jour du rattrapage
Pour une jolie libellule
Alors on retourne la page
Et de tirets en points-virgules
On écrit de nouveaux messages
Que l’on rédige en majuscules