Ici, l’océan te fait peur Et devient sauvage
Lorsqu’il est mouvementé.
Il sait calmer tes ardeurs Car parfois il est sage
De ne pas le provoquer.
Vivant, à marée haute, Ses vagues se fracassent
Les unes sur les autres,
Pour toi, c’est plein de fautes, L’enchaînement tracasse,
Tu frémis et sursautes.
Il n’y a pas de temps mort, Le tempo y emballe
Un bruit assourdissant,
Claquant de plus en plus fort, Tu écoutes très pale
Ce vacarme incessant.
Vu la hauteur des rouleaux, La force colossale
Perfore la falaise,
Trop de mouvement d’eau, Tout devient anormal
Au fond de ce malaise.
L’océan perd ses couleurs Au cœur des vagues blanches
Brassées par tant de folie,
L’horizon tu le pleurs, Submergé, il déclanche
Sa balise de survie.
Tu te retrouves vivant Aux portes de cet enfer
Qui s’étale devant toi,
Pétrifié et tremblant, Tu cries au grand mystère
En te demandant pourquoi ?
Ici à marée basse, Tu ne peux t’y hasarder,
Ton cœur se méfie toujours,
Il demande la grâce De ne pas continuer
Et ne pense qu’au retour.
Si tu avances un peu C’est bien plus angoissant,
Tu verras l’effroyable,
Les rochers sont monstrueux, Austères et méprisants,
Ce n’est plus tolérable.
L’eau leurs lacère le dos Et les courbe à genoux
Devant sa violence,
Ils respirent à nouveau Quand elle cesse les coups,
C’est une récompense.
Ce sont des prisonniers Ereintés et fourbus,
Tu n’entends que leurs plaintes,
Si tu peux t’apitoyer, Ton message entendu
Apaisera leurs craintes.
Au retour prend courage, Ton cœur appréciera
Cette rentrée vers la vie,
Pour quitter cette plage, Sa peur te propulsera
Vers la meilleure sortie.
Supprime ton désarroi, Sort enfin de ce gouffre
Et respire à présent,
En partant de cet endroit, Retrouve bien ton souffle
Et admire l’océan.
Il renferme dans ses bras La force de ses assauts
Que tu ne peux renier,
Ne le nargue surtout pas Et accepte ses défauts
Car il est rancunier.
Un jour il te reviendra Une arrière pensée
Retraçant ce souvenir
Mais ton cœur se souviendra De t’avoir promis juré
De ne plus y revenir.