Un été qui s’en va, c’est un autre à venir,
Dans la course du temps qui, sûr de lui m’entraîne ;
Et moi je le suivrais, j’irais, où qu’il me mène,
Sans espoir de retour ni de le retenir ?
Quoi ! moi, je périrais ? Sans avoir vu Athènes,
Sans avoir mangé d’ours ni sculpté de menhirs ?
Je me laisserais faire au lieu de l’agonir
Et de le désarmer avant qu’il ne dégaine ?
Serais-je tout au plus cent vingt chaudes saisons,
Je ne pourrais jamais toucher à l’horizon,
Ni goûter tous les fruits que les étés nous offrent...
Mais pourquoi vouloir lire Homère ou Cicéron,
Et Voltaire, et j’en passe, avant ma mise au coffre ?
Ce que je n’aurai fait, bien d’autres le feront.