J’ai parcouru la vie,
Comme une barque solide,
Mais ô combien fragile dans son voyage,
Sillonnant cet océan de ténèbres,
Tantôt clément,
Mais la plupart du temps en colère,
J’ai beaucoup plus connu les creux,
Que les crêtes des vagues,
Emporté par les courants marins,
Alors qu’au fond de moi,
J’aspirais aux courants aériens,
Impossible de ressentir de la douceur,
Au fond de mon océan tourmenté,
A la suite d’une joie,
Il y avait toujours mille chagrins,
J’étais de toutes les fêtes,
Et de toutes les rixes aussi,
J’ai goûté à toutes les joies,
Licites et illicites,
Ma peau s’est frottée au doux et au rugueux,
Du moment que j y étais ,
Ne fallait il pas boire cette vie,
Jusqu’à la lie ?
Aller au delà de ses limites,
Se consumer entièrement,
Et renaitre de ses cendres,
Tel un phoenix,
J’étais comme celui,
Qu’on avait jeté dans un océan,
Avec interdiction de se mouiller.
Etait ce possible ?
La beauté et la laideur,
L’amour et la haine,
L’humilité et l’orgueil,
La joie et la tristesse,
Tout est petit dans cette tempête,
Transformatrice,
Passage obligatoire pour tout changement,
Aujourd’hui,je me sens,
Telle de l’argile humide,
Entre des mains douces et aimantes,
Modelantes,très habiles,
Pleines de sagesse et d’amour,
Elles me pétrissent et je deviens,
Cette amphore,ce calice,
Cette source,
Où s’abreuvent les anges,
Je deviens ce rêve sublime,
Accomplissant en moi,
Un dessein divin,qui me dépasse,
La distance entre le problème et la solution,
S’est rétrécie,
Le temps entre le mal d’être et la sérénité,
A diminué,
La reconciliation,
Entre le chagrin et la joie,
Entre le conflit et la résolution,
Entre la peur et l’état de confiance,
Est rétablie,
Les mains bienfaitrices sont toujours là,
Tout près,tout autour,
Elles me façonnent et me modèlent,
Selon les désirs auxquels,
J’ai toujours aspiré,
ça s’appelle devenir soi,
Accomplir en soi l’amour,
Etre illimité,
Baignant dans une joie profonde,
Et incandescente,
Le temps pèse sur mon corps vieillissant,certes,
Mais je voyage lentement et sûrement,
Toujours sur la même barque,
Toujours sur le même océan,
Dans le secret de mes rêves,
Qui n’augurent plus ni calamités ni tempêtes,
Dépouillé de tout,
Mais serein,paisible et lumineux.
-
VOYAGE
...
- Accueil
- VOYAGE