J’ai vu bien des merveilles,
les palais somptueux
des sultans fabuleux,
les dômes de prières
simplement décorés
ou richement ornés,
la blanche Essaouira
derrière ses remparts
où le bleu de la mer
se mire sur les barques
et les portes voûtées,
sur les filets de pêche
chaque jour reprisés.
J’ai vu bien des merveilles,
les sources jaillissantes,
fontaines de l’Atlas
où se rafraichissaient
oranges et pamplemousses,
à l’ombre du noyer
en y prenant le thé.
J’ai pris bien des chemins
verdoyants ou déserts
à travers les palmiers
et les bougainvilliers.
Mais j’ai pourtant surpris
de bien grandes misères,
le regard des enfants,
tout recouverts de gris,
assis dans la poussière,
dans les ferronneries,
et les hommes suant
sous un soleil de plomb
merveilleux de courage
dans de sordides tanneries.
Dès lors la foule bigarrée
m’entrainait dans ses rues,
les souks grouillaient de rires,
et les places de chants,
de danses, de rythmes incessants,
contrastes saisissants
d’un pays attachant.
Alors longtemps,
longtemps encore,
j’entendrai
l’appel à la prière
s’élevant dans la nuit,
pour arrêter le temps
et rappeler aux Hommes
qu’ils sont simples mortels
devant le "Tout-Puissant"...