Chevalier des temps heureux
C’était grand froid, les arbres maigres se fendaient
Ma peau sèche s’attisait comme un fragile fer chaud
Et l’écorce de mon corps se déchirait, se meurtrissait
Au coin d’une porte cochère familière j’entrevois
Cet homme hagard aux yeux bleus, filet de glace
Je l’attise aux flammes de mon regard sournois
Trop troublé, avide je me suis approché de prés
Veines de crasse et guenilles d’intérêt le servaient
Chevalier des temps heureux, placide il le savait
Il avait noble port, de son moral haut il me dominait
Je lui ai demandé intimidé si je pouvais l’aider
Il m’a dit être très pressé, de ne pouvoir me parler
Afin de rejoindre la terre de son dernier voyage
Un furtif regard, il pleurait perles sur son dernier paysage
Ma main je lui ai prêtée, pour dans la paix se bien aller
L’ai certifié : Quand beauté n’a de vrai que sagesse d’âme
On se la voit d’un pas léger aller tranquille loin de l’infâme
L’or de tes yeux tu m’offris, d’un héritage de sourire diamanté
IL fut parti, son dynamisme est resté là sur ma douce pensée
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