Les cyprès torturés, les pins de guerre lasse
Des terribles assauts que portait l’océan,
Cédaient en gémissant au cœur de l’ouragan
Quand les bises d’acier déchiraient leur cuirasse.
Au mouillage du port, une pauvre barcasse
Se cabrait sur le flot comme au pré le pur-sang,
L’autre, rompant l’amarre, abandonnait le rang
Pour les granites noirs, dérisoire carcasse.
Et l’on voyait glisser comme dans un soupir
Les grands oiseaux d’argent sans pouvoir définir
Si ces jours de noroît leur étaient jours de fêtes
Ou si, gent solidaire avec l’homme de mer
Qui guettait l’embellie au pied du vieil amer,
Ils maudissaient Eole, artisan des tempêtes...
Juillet 2010