Promis dès la naissance à des milliers d’ânées,
Comme avant lui son père, un tendre aliboron,
Craignant d’hypothéquer ses plus belles années,
Brûla la politesse au meunier, son patron.
La bride sur le cou, de grasses matinées
En siestes et dîners, notre joyeux luron
Dès les frimas venus, faute de graminées,
Vint mendier l’avoine au cousin percheron…
Mais ce dernier comprit qu’il s’était fait la belle
Et servit sa morale au bourricot rebelle !
Que feras-tu, l’ânon, sans toit ni picotin ?
En préférant au bât l’erratique autarcie
Il faut t’habituer à l’amer chicotin…
Sauf à devoir demain périr de cachexie !
Janvier 2017