Mon chemin commença sous la pluie dans les LandesEntre les troncs noircis et l’odeur de résineDe grands pins alignés qu’une brume gourmandeEffleurait de baisers aux fragrances marines.Aujourd’hui j’approche sous une pluie compliceDans les hautes futaies d’eucalyptus bleutésDont le parfum de camphre tel un vieux maléficeMêle en ses arômes douleur et volupté.Comme des papillons sortant des chrysalides,Ou des fantômes bleus agitant leurs guenilles,Les gommiers déchirent leurs vieux atours livides,Qui pendent sur leurs troncs que le vent déshabille,Ils montrent aux passants comment se dépouillerDes défroques usées d’une existence ancienne,Eux qui ne pourront pas, là bas s’agenouiller,Pour renaître meilleurs, en terres galiciennes.Et dans le bruissement continu de la brise,Crissent les feuilles bleues contre l’écorce grise.
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47e jour