Pendant que tu dors, la nuit noire collée à ton corps fatigué
Elle se lève, reposée, le sourire aux lèvres, buvant son café.
Quand tu ris les beautés du bonheur rythmant le temps de ton existence
Elle pleure ses amours perdues, symbole des heures arrêtées sur sa patience.
Lorsque tu vis, saluant chaque jour la richesse de ces instants de paix
Il meurt sous les coups de la guerre, de la misère et tu te hais.
Si tu savoures un poème d’amour, en pensant aux étoiles filantes
Il trime comme un forçat, dans la chaleur, sa douleur mutilante.
Quand tu aimes avec passion et pars pour ce voyage de l’amour
Elle subit les coups, les insultes, les injustices, les viols du désamour.
Quand tu t’extasies sur un paysage qui te coupe le souffle
Il ne voit rien, ses yeux vagues cherchant les images qui se camouflent.
Quand tu écoutes tes musiques du monde, ces flûtes, violons et pianos
Elle vit dans sa bulle de silence, recroquevillée comme un moineau.
Quand tu cries ta joie au monde entier, à pleine gorge et sans retenue
D’autres lisent sur des lèvres, faisant des gestes pour souhaiter la bienvenue.
Quand tu cours, sautes de cailloux en cailloux dans ta rivière
Elle gît sur un lit, blême, seule, une pâle lumière fermant ses paupières.
Quand tu aimes à t’en écarteler le cœur, au plus profond de ton ventre
Il pleure le chagrin des départs et s’enferme dans son antre.
Quand ici vit un monde
Là-bas vit un autre monde.
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