Elle avait parcouru des routes en lacets, traversé des tourbières, grimpé dans les collines à l’ombre des conifères.
Elle avait dévalé des ravines, roulé sur les galets, franchi des gués de lave.
Au fond d’un val bleu, elle avait juste flâné, un peu.
Elle avait repris la sente escarpée au flanc de la montagne, descendu dans le gouffre au pied de la cascade, puis longé les grands prés bien avant le canal.
Aux heures des colchiques, elle s’était arrêtée.
Une lande désertique s’étalait devant elle. Les ronces et les ajoncs vivotaient sous le vent, une brume grisonnante enrobait l’horizon et le chemin boueux semblait tourner en rond. Elle allait à petits pas, enlisée dans l’automne.
Le lac apparut au détour d’un talus, scintillant.
Elle s’y laissa glisser, lentement et sans crainte.
Sur le fond, aux sables soyeux, reposait un soleil.