La lettre jaunie
Les larmes égarées
Par les sillons salés
Ont dévalé la plaine
Comme l’acide dans les veines
Sont arrivées à l’heure
Alourdies de douleur
Pour faire bonne mesure
Et terminer l’aventure
Sur un visage qui sourit
Qui passe, qui vieillit
Asséché par le vent
Asséché par les ans
Elle regarde la nuit
Qui étouffe les bruits
Qui couvre les clameurs
Qui éloigne les peurs
Les larmes du soir
Sur le doux visage ridé
Une dernière fois se font voir
Puis, s’en vont, amusées
Sous le soleil, au matin
Sereine, elle sourit
Tenant à la main
Une lettre jaunie.
D.C