Il y a des endroits lorsque tu y reviens
Y plane encore le parfum du passé
Qui te fait remonter le temps
Avec ses rituels,ses heures et ses souvenirs
Ranimant les âmes de gens
Avec lesquels tu as tout partagé
Jusqu’au plus secret de tes soupirs.
Tu passes par des endroits
Et tu sens ta gorge se nouer
Etouffant un sanglot inutile
Tu y vois gravés les rêves de ton enfance
Tu y entends l’écho des éclats de rire
De tes petits amis
Maintenant devenus grands
Tu cherches sur les murs
Les traces d’une certaine innocence
Sur le sol les petits pas
D’un bonheur révolu
Et tu souris avec amertume
Te disant avec grand regret
"Ah !si je n’avais grandi".
Tu passes par des endroits
Et s’ouvrent devant toi,jaunies
Tes vieilles pages de cahiers d’écolier
Que tu as éssayé de ranger un jour
Dans la bibliothèque de ta mémoire
Mais l’oubli peut parfois faire naufrage
Dans le profond océan de la vie
Car il y a certaines choses en nous
Qui refusent de se faire oublier.
Tu passes par des endroits
Et te font pousser un cri de douleur
Te dévoilant une blessure cachée
Cachés aussi sous les voiles de l’oubli
Des visages sur l’autre rive
Les uns qui pleuraient
Les autres qui souriaient
A un déstin qui n’épargne personne.
Tu passes par des endroits
Et leur charme ranime en toi
Les démons que tu pensais avoir tués
Des pages noires de ta vie
Que tu croyais avoir tournées
Effacées de ta mémoire à jamais
Oubliant dans la foulée des jours
Que la mémoire des endroits
N’oublie jamais.
Tu passes par des endroits
Et tu es noyé dans un océan de regrets
Tu souhaiterais qu’ils disparaissent à jamais
Rasés de la face de la terre
Dans un moment d’errance aveugle
Ici,tu avais perdu beaucoup de toi même
Ici,tu avais piétiné tes nobles valeurs
Ici tu avais sacrifié tes principes
Cédé à bas prix ta dignité
Oublié ton humanité
Tu étais toi
Mais pas tout à fait toi même.
Tu passes par des endroits
Et tu fermes les yeux de douleur
Le cœur plein d’amèrtume
Tu passes amoureusement la main
Sur le tronc rugeux d’un arbre
Caressant deux initiales gravées
Qui ont résisté aux mites
Et à l’usure du temps
Ici tu avais aimé pour la première fois
Ici était ton premier baiser
Ici était ton premier adieu
Ici était ton premier chagrin
Ici pour la première fois
La vie n’avait plus aucun sens .
Tu passes par des endroits
Et tu réalises que tu as parcouru
Un long chemin en un temps très court
Que la vie n’est qu’un clin d’oeil
Une étincelle,dont l’éspérance de vie
Est celle d’une étoile filante
Et que la fin du voyage est proche
Ici tu étais plus jeune
Ici tu étais plus beau
Ici tu étais plus pur
Ici tu étais plus innocent
Et tu repars,chargé de tous ces souvenirs
Mais une partie de toi restera à jamais
Accrochée à ces endroits
Accrochée à leur mémoire
Qui ne meurt jamais.