En forêt près de Dax pousse un chêne sans âge,
Dont l’énorme tronc creux offre un étroit passage
Qui fit les délices de centaines d’enfants,
De quelques forbans et de beaucoup d’amants.
Je l’imagine alors en jeune baliveau,
Observant Aliénor, ses amours médievaux,
Ou le roi béarnais, grand trousseur de bergères
Prouvant sous ses rameaux qu’il était toujours vert.
Puis dans l’airial naissant son regard effaré,
Surveilla impuissant l’histoire de sa forêt,
Les marais asséchés se recouvrant de pins,
Le départ des bergers, des moutons et des chiens.
Aujourd’hui la mousse habille le chenu
D’un épais manteau vert, fourrure mal connue
Un cadeau du sous-bois, que le vieux souverain
Exhibe fièrement au milieu des grands pins.