a nuit qui s’enfuit à l’horizon laisse
L’écharpe indigo emplie de mollesse
Que carde le jour.
J’écoute le bruit venant de la terre
Chuintement ténu, cachant le mystère
Des voix d’alentour
J’entends dans le vent la chanson rieuse
Que me fredonnait, à moi curieuse
Alors tout enfant
Celle qui savait contre sa poitrine
apaiser mes peurs ,mémé Joséphine
En m’ébouriffant.
Elle était pour moi bien plus qu’un empire
Reine incontestée qu’un amour inspire
perdu à jamais
Je revois toujours son sourire tendre
Quand m’apercevant et pour me surprendre
Elle se cachait.
C’était des instants fous ponctués de rires
De baisers d’oiseau que la joie inspire
picotant les cous
Puis on remontait la vieille bourgade
Jusqu’à son logis portant la bugade*
Pour moins de six sous.
Joséphine était une blanchisseuse
Mais avait les dons d’une guérisseuse
Qu’elle m’enseigna
Elle connaissait, des milliers de plantes
et prières pour les bien accablantes
douleurs du cagna.*
*bugade, lessive en patois cagnois
* cagna, le soleil ou les insolations