Des cocotiers âgés s’agitent dans l’air calme
Un alizé léger s’amuse dans leurs palmes....
Je me suis affalé plage de Bois-Jolan.
Dans l’espoir de hâler sur le sable indolent,
J’ai recouvert mon corps d’un produit au monoï
Espérant que l’effort me muerait en play-boy.
Bercé par le clapot, par le soleil chauffé,
Les yeux à peine clos, j’attends l’ami Morphée...
Comme un coup de klaxon dans mon premier sommeil,
Un refrain autochtone en sursaut me réveille,
C’est un air de biguine, d’une rythmique folle,
Vers mon coin s’achemine une tribu créole !
Je suis sur mes gardes, crispé, un peu trop blême.
L’aîné me regarde, sourit, « pa ni pwoblèm »
Des rires en éclats, il tend le Matoutou
Des crabes dans un grand plat, cuisinés en ragoût,
Accompagnés de riz, de dombrés, de lentilles
Arrosé d’un baril de bière des Antilles.
Il me donne un verre plein d’un vieux rhum ambré,
Que j’avale de travers ... Donc je me fais chambrer.
Sous l’effet de l’alcool je perds toute prudence,
Une jeune créole esquisse un pas de danse,
Puis me prend par la main, et tente de parfaire,
D’un joli tour de main mon déhanché d’enfer.
C’est un repas pascal, au soleil de Gwadloup,
Un repas musical à côté des chaloupes
Qui résonne encore tout au fond de mon âme,
Comme un subtil accord sur une étrange gamme.
J’oubliais mon envie d’un look de chipendale
Un voeux inassouvi, pour un autre modèle....