La nuit en s’éloignant laisse dans son sillage
Un doux maquillage de lumière d’opale,
Des poussières de lune dont l’aurore volage
Poudre ses paupières, rehaussant son teint pâle
Les rayons du matin illuminent la dune,
Effaçant les dessins esquissés par la lune.
Ténéré se réveille aux premières chaleurs
D’un soleil complice aux coupables ardeurs.
Dans l’aube naissante s’ébauchent les ombres
De l’Aïr imposante et de ses roches sombres.
Sur l’horizon, les murailles ocres du massif,
Eveillent le souvenir de moments festifs.
Ombre chinoise se détachant sur les crêtes
La caravane avance silencieuse et discrète.
Hommes indigos et chamelles chamarées,
Unis dans le secret des grandes méharées .
Au bord de l’oasis quelques enfants surgissent,
Criant, les yeux rieurs, pétillants de malice.
Leur maman, noir vêtue , approuve du regard,
Soulagée de ses peurs, oubliant le retard...
Alors sous le soleil effrayant du Niger,
A l’ombre des palmiers le vainqueur du désert
Caressant ses montures, détachant leurs licous,
Offre aux siens les dattes et le sel de Dirkou.