Près de Lavacolla pleure une pèlerineDes rafales de vent la couvre de pluie fine,Sur son visage blanc aux pleurs amers se mêlentDes gouttes d’océan à la saveur de sel.A ses côtés se tient un homme au regard triste,Qui voudrait que jamais ne s’achève la piste.Main dans la main ils vont sous les eucalyptusQui s’agitent en vain entre les cumulus.Ils avancent courbés sous les coups de l’averse,Dans un dernier combat contre un destin adverse.Ensemble ils ont marché vers le grand champ d’étoilesEn rêvant d’un futur aux fragrances nuptiales.Ils espéraient tous deux des lendemains communs,Qui seraient le plus beau des cadeaux du chemin.Mais aujourd’hui la vie en décide autrementEt remet à plus tard l’avenir des amants.Je l’aime songe t’il, en la voyant partirSi fragile et menue, partageant son martyre.Il ne la retient pas pourtant son âme crie,Que sans elle il n’est rien, un paria, un proscrit.Alors quand elle est loin et qu’elle ne peut le voirIl laisse son affreux et trop lourd désespoirDéchirer de ses crocs un cœur déjà saignant,Et hurle dans le vent son amour terrifiant.
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43 ème jour