Le chemin traverse une contrée d’élevageEn Navarre nombreux sont les verts paturagesOù paissent des poneys à l’allure plaisante,A la croupe ronde et la robe luisante.En Béarn des cloches sont accrochées aux vaches,Comme ici aux chevaux, quel manque de panache !Je me suis amusé de voir des étalons,Affublés de grelots tels de simples moutonsQuand me vint à l’esprit la terrible évidence,Au boucher est voué l’animal sans méfiance !Une nausée m’envahit, puis la consternationDevant le sort promis au noble compagnon.Plus loin, sur un layon je croisais deux pottoksEn rupture de banc, échappés d’un padock ;A leurs cous pendaient les sinistres clarines,Aussi brillantes que de tristes guillotines.Je crois avoir vu dans leurs grands yeux dorésLe regard que Valjean avait face au curé.Alors, hors du sentier, je me suis écartéLaissant libre la voie qui leur rend la fierté.
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les deux chevaux
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14 ème jour