Aux papillons noirs ma pensée oppose
Des coins de ciel bleu, des rires d’enfant
Je gomme le gris et de lui me glose
Car j’ai près de moi mon si tendre amant.
J’invente les tons d’un automne ardent
Sur des peupliers, en métamorphose
Puis teinte de feu un prunus tremblant
Sur lequel l’oiseau un instant se pose ;
Je pourrais conter cette histoire rose
Où une princesse espère ardemment
Que par un baiser dans la chambre close,
la tire du sommeil son prince charmant.
Les heures de nuit, sans raisonnement,
Peuplent mon esprit et je m’ankylose
A attendre en vain un autre printemps,
Pour que le ciel bleu offre la symbiose
Aux papillons noirs.