J’ai rencontré des fées et des sorcières grises
Aux charmes sans effet que ma froideur dégrise.
J’ai vu un enchanteur, un druide au blanc manteau,
Un vieux barde chanteur aux chants monumentaux,
Qui charmait la Vouivre, et son corps écailleux
De sa voix de cuivre, aux accents rocailleux.
Puis ma voie a dévié vers la vieille cité
Aux anciens dieux dédiée depuis l’antiquité.
Du Lugo aquitain au Lugo galicien,
Pendant trente matins, ombre des magiciens
Qui de leurs longues mains ont planté des jalons,
Je cherche le chemin vers l’île d’Avalon.
Ces lourdes murailles faites de noirs galets
D’épaisses rocailles par de tristes valets
Protégeaient les romains des traits de la bataille,
Comme un enclos d’humains aux façons de bétail,
Mais ils ne pouvaient rien contre les anathèmes
D’un peuple de devins que Lug et Danna aiment.
Aujourd’hui ces remparts abritent des boutiques
Des banques et des bars, une église gothique.
Mais lorsque vient le soir la capitale ibère,
Retrouve dans les noir les esprits que libèrent,
Des femmes revêtues d’une belle insolence,
Dont les chapeaux pointus me narguent en silence.