Colporteur zélé magnifiant des babioles,
Flagorneur de chaland, maître du baisemain,
Il arpentait le monde pour gagner son pain
en faisant tourner son moulin à paroles.
De si longues années,
De sinueux chemins,
Il est las aujourd’hui
Ne rêve plus demain.
Il s’écarte de la voie.
Il laisse la place au train des phraseurs dans le vent,
et marchands de chansons poussant les wagonnets.
Il ne croit plus aux mots ni même à l’alphabet.
Mais ses mains, elles, savent bien qu’il a tant et tant à Dire !
De concert, elles écrivent la musique de son cœur.
Elles délivrent ses harmonies secrètes en singulières mélodies.
De notes cristallines, elles arpègent le vent sur la bruyère des dunes et les nuages mauves et gris caressant le granite
Et l’instant d’un silence, elles s’élancent et planent avec le goéland dans l’air pur d’un matin.
Quand les soirs se grisent aux embruns de l’Iroise, elles accordent le spleen au plaintif vibrato.
Elles et lui nous racontent des histoires sans paroles.
décembre 2009