Envoutée par ses mots j’ai perdu mes repères,
Mon cœur aimanté n’est qu’un simple bout de fer,
Que la rouille a soudain tout entier recouvert,
Me laissant à l’écart de son propre univers.
Figée à tout jamais dans ce corps qui est mien,
Je regarde évoluer les gens au quotidien,
Murée dans un silence où la vie ne m’atteint,
Je ne suis désormais que ce métal éteint.
Dans le creux de ma main où plus rien ne m’effleure,
Parfois un rouge gorge aime à nicher ses heures,
Et des passants portés par le parfum des fleurs,
Viennent se reposer à mes pieds demandeurs.
Pour qu’enfin de ce sort je me vois libérée,
Je ne sais si de lui un baiser suffirait,
Pour qu’à jamais mon corps défait de tout acier,
Puisse au creux de ses bras se laisser posséder.
© GD – 02/2011