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Mongolie
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En souvenir d’un rêve...
14 août, au bord de la Tuul River, à la vue du soleil, je dirais 19h... Lumière dorée qui couvre la steppe, vent léger, ciel d’un bleu immense, aux quelques nuages qui s’écoulent lentement. Silence, entrecoupé par les insectes volants, les oiseaux, le vent dans les oreilles.
A mon retour de Mongolie,
Lorsqu’on me demandera ce que j’y ai vu,
Ou que l’on rira de moi d’aussi loin que ce monde qu’est l’occident,
Je me souviendrai.
Et mon cœur, et mon âme pourront conter,
Ce qui du pays aux mille aventures,
A fait éclore en eux,
Des continents intérieurs,
Encore jamais explorés,
Faits de chaleurs, faits de lumière.
Habités par une paix si profonde,
Qu’aucun mot ne s’élève suffisamment haut,
Pour pouvoir l’effleurer...
Paix d’être simplement là, à vivre ça,
De ne plus rien vouloir, de ne plus rien attendre...
Ici bas,
J’ai connu la paix de prendre la route par nuit noire,
Sans savoir si l’engin à quatre roues dans lequel nous étions nous mènerait au bout du chemin,
Mais sans que rien ne compte plus vraiment que de vivre là,
Et pour rien au monde être ailleurs,
Car pour seule importance, la chaleur du feu qui brule avec force et vigueur au fond des cœurs Mongols qui sont ceux des miens.
J’ai connu la paix des cavaliers de la steppe,
Lorsqu’au soleil brûlant et à la douceur du vent, parmi les doux visages espiègles des pasteurs,
Dont les rires empoignent tout leur corps, toute leur âme,
J’ai pu chevaucher monture, sentir le dur bois sur ma peau,
Vivre l’énergie qui jaillit des hommes, par leurs rires, par leurs cris aux troupeaux,
Par leurs sourires, si francs,
Et par leurs chants, voix profondes qui emplissent mon cœur, font vibrer mon corps.
J’ai connu les nuits bavardes, les matins nombreux où l’on n’est jamais seul,
Où chez soi est chez l’autre, où chez l’autre est à soi,
Où celui qui s’endort s’assoupit du sommeil tranquille d’être entouré,
Sous le toit zébré au sommet étoilé...
J’ai connu les pistes Mongoles, à huit dans une machine du diable,
Qui roule à toute allure sur les bilboquets de la steppes.
J’ai connu la paix des sons qui jaillissent du grand silence,
Vols d’oiseaux, herbes aux vents, rires, cris, langue Mongole si chantante,
Au réveil, le son du lait coulant sous la louche,
Annonçant la nouvelle journée, et le futur bol brûlant qui m’attend.
J’ai connu la faveur des jeux Mongols,
Où les regards intenses se croisent,
Où toujours, l’on est à deux, l’on est à tous,
Où les cœurs brûlants des hommes montrent à travers leurs yeux, l’immensité,
Car à travers eux, c’est la steppe toute entière, qui mille fois rejaillit.
J’ai connu tout cela, et je vous observe, Hommes de l’occident,
Et je me demande comment nous avons perdu cela,
Et n’y voit qu’une étincelle, à côté des cœurs enflammés,
Du pays de lumière, où je me suis vue adoptée...
Et toujours, je garderai ça en moi !
Une vie mérite d’être vécue lorsque les rêves se réalisent,
Et que désormais,
Ils pourront être contés,
Au temps du souvenirs...