NI TEMPS DE RETOUR…
…Et je vois défiler
Les corps à longueur du jour
Je vois derrière des yeux cernés
La marche de mes anciens amours… !
Ni temps de retour
Ni mes visions se découvrent… !
Je m’en vais, les pas alourdis
Vers les mille clairières
Serpentant mille sentiers anonymes
De mes passages : nul souvenir…
Je m’absente dans l’écorce de mon arbre
Mon nom ne figure plus
Et à la place je découvre
Les traces d’un cœur étiolé…
Même le lac de mes muses
Ne parvient plus à me réchauffer
Il me regarde derrière un océan de brume
Où je n’intercepte aucune lueur…
Dur est ce voyage dans le passé
Pénible cette recherche des racines
Où la sève ne coule plus… !
Je regagne une espèce de demeure
Décide d’ouvrir les prunelles des écrits
Et entre les pages jaunies
Je note la présence d’une fleur
Hier elle était rouge
Aujourd’hui elle semble blêmir
Plus de feuilles vertes
Rien que des pétales détachés
Qui soupirent dans le silence des lignes…
Une photo émerge avec un large sourire
J’essaie de lire sur les lèvres
Et je me noie dans les pleurs… !
Je me détends sur un lit de camp
Lis sur les murs la poussière déposée
Et de ma croisée toujours ouverte
Je hume l’espace des odeurs délaissées
On frappe à la porte de la mémoire
Un cri s’échappe de l’oubli
Un nom, puis un visage, puis un corps
Et je finis par éteindre la lumière
Pour sombrer une fois de plus
Dans les vapeurs de mes randonnées
© kacem loubay
Vendredi 2 Septembre 2005
Khénifra / Maroc
Loubay_k@yahoo.fr
Le poète de l’autre rive