Sur la tombe de la concussion
Sonnez ! Tous les millions, tous les milliards
Sortez, débordez de vos banquières niches
De ces résidences de riches loin des regards
Où vivent ces repus qui blasés s’en fichent
Regardez-les ! Se plaindre de la grande misère
Ils s’arrangent pour qu’elles ne les dérangent
Ils bouffent l’insensé frivole sans manière
Et se repaissent des esclaves sueurs étranges
Ils pleurent tous, la perte de pauvres petits sous
On les leur pique médiocrité du profit insipide
De ceux, esclaves modernes, toujours intrépides
Qui leurs crachent au visage, vils insoumis trop saouls
Au sommet haut, d’une poussée rédemptrice
Ils donnent un menu fretin pour la bonne œuvre
Que l’on appelle humanitaire, belle séductrice
Pour devenir ces braves sauveurs, tout un leurre
Moi le mécréant je voudrai votre placide avis
À quoi vous sert vos fortunes d’or ; Subtilisées
Au courage de ces pauvres humains assouvis
Que votre vie ne saura en son temps dilapider
Où se trouve votre bonheur, indescriptible du tout
De vos espérances saturées où ne se bruite le désir
Je vous montre du doigt, fortuné fric de la boue
Où l’amour de la chair reste l’emblème du pire
Regardez la misère, quelle vous colle à la peau
Sentez-vous sale de la crasse des sages damnés
Ne jouez plus au surplus du marché de l’oripeau
Mais recrachez ces millions, ces milliards stockés
Ne priez pas, ne pleurez pas, rien ne vous sauvera
Vous serez dans la crainte comme tous vos soumis
Rejeter au néant, néant du néant où rien ne survivra
Et votre fortune s’incinérera à la poussière des punis.
Alors ne jouez plus avec cette bourse de la spéculation
Revenez prendre la charrue, celle qui aime la nature
Et qui offre au labeur le pain quotidien de la moisson sure
Notre vie ne doit pleurer honte sur la tombe de la concussion
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