Elise regarde l’étendue des arbres morts et regrette que le cours des anges ne soit qu’un songe. Dans ses arrières, il y a si peu de brume, qu’elle se sait au début d’un orage sinueux entre les branches insoumises.
Quand elle attire à elle le corps d’un chêne, par ses feuilles ténues, elle esquisse, de ses humeurs vagues, un trait de lumière diffuse, comme si ses mains étaient baguette magique… Peut-être, se dit-elle, que le printemps saura défaire le monde des incantations muettes et que régnera une poésie éternelle.
Dans le jardin de son cœur, pousse un bruissement lié au vent, telle une mélodie heureuse, où les accords se perdent sans se perdre en déraison.
Peut-être, se demande-t-elle, que les heures sont seulement un passage… une ombre parmi les phrases solitaires ?
Un jour, sans s’en rendre compte, elle sortira de son couloir bucolique et percevra une première aube légère.