Je suis né,
Et déjà, dans mon biberon,
Vous versiez toutes vos peurs.
Je suis né,
Et déjà, dans mon cocon,
Vous m’épargniez toutes labeurs.
Vous m’avez nourri
De tempêtes et de tsunamis.
Vous m’avez gavé
De tant d’autres calamités.
Chaque jour j’ai vu,
A travers l’écran de télévision,
Un flot d’inconnus,
Qui m’ont fait perdre toute raison.
Puis, vous m’avez dit :
Le bonheur, c’est finit.
Alors vous avez donné
Des tas de choses
Pour vous faire pardonner
Pas grand chose.
Mais vous aviez honte,
De ne pas pouvoir nous proposer mieux.
Et vous nous voyez déjà, tel un mastodonte,
S’enfoncer dans un univers affreux.
Insécurité, drogue, et mort
Une guerre, une nuit et tu dors.
Tempêtes, tornades, cyclones,
Il ne te reste plus qu’à avoir un clone.
Ainsi vous m’avez vendu la vie,
Sans aucun choix
Sans aucune joie
Et sans envie.