Ainsi es tu avec moi, triste muse,
L’œil vide et la bouche coite...
Lasse, tu me regardes
Et pourtant tu n’es pas là.
Tournes tu la tête ?
Me regardes tu pleurer ?
Ou se trouve ton si doux regard ?
Celui que se plait à imaginer l’homme inspiré...
De cette passion qui m’animait,
Il ne reste rien qu’un souvenir, une idée,
Effilochée comme le bas d’une vieille prostituée...
Celle que justement tu es.
Rien qu’une pitoyable succession de regrets,
Les regrets de tes nombreux et tristes amants...
Ceux que pour toi, la vie se chargea de trahir,
Et dont je fais partie désormais...
J’aimerais seulement pouvoir te haïr,
Vomir ton nom, vomir ta pensée...
Mais, hélas, j’en suis incapable
Et seul cela, t’arrache un sourire.
24/03/2004