Tant de tendres pensées
Jetées de par les bois, les routes et les champs
Des douceurs effacées
Par les givres du cœur et l’éponge du temps
Tant de soucis semés
Au hasard des chemins, aux rives des rencontres
Tant d’élans refermés
Tant d’histoires que jamais plus tu ne racontes
Demain, tu dis demain,
Sais-tu seulement, demain n’arrive jamais.
Jamais que des matins
Qui sur des ruines de vie s’ouvrent désormais,
Leurs lambeaux de brouillard
Accrochés aux crêtes glacées des souvenirs
Gais comme corbillards
Leur sinistre procession à n’en plus finir
Tu voudrais que ta main
Se pose maintenant sur un crane d’enfant
Tu voudrais sur ton sein
Le retenir encore, endormi et confiant
Tu lui dirais les mots
Qui allument la magie dans ses yeux de gosse
Tu oublierais tes maux
Ta main qui se resserre sur un vide atroce
Et puis tu te redresses
Du peigne de tes doigts arranges tes cheveux
Un geste de tendresse
Pour t’armer de courage et rallumer le feu
De la vie qui te reste
Et dans tes yeux lavés de ces sombres images
De ces pensées funestes
S’éclaire un peu timide le sourire du sage.
Michel 5 février 2007